'' Le plus difficile dans le désert, c'est de trouver la sortie '' Philippe Alexandre
Car j'étais sur la route toute la sainte journée...
L'itinéraire? Facile,
Toujours tout droit...
Avant de partir de la ferme, nous avions bien prévu notre feuille de route. Non pas que nous n'aimions pas les surprises, mais il faut savoir que le désert est désertique... nous ne voulions pas tomber en panne d'essence au milieu du bush australien. On prépare donc les provisions en eau, en essence, en nourriture et en musque. Il parait qu'on peut rester bloquée trois jours sans voir âme qui vive dans l'outback...
Enfin il parait...
Il n'y a pas foule non plus mais disons que la génération des anciens a pris la même décision que nous et au même moment. On croise donc plusieurs caravanes (parfois version 4x4 Tank) de couples d'octogénaires partis sur les routes du désert, comme nous, pour atteindre le magnifique Uluru. Et le soir sur les free camp ils s'assoient autour du feu et se racontent des histoires du passé... comme les jeunes! Toujours très aimables, ils nous proposent de venir écouter leurs histoires et sont toujours enchantés de rencontrer des françaises (from Paris??? No from the Alpes... ).
On croise aussi des animaux...
Malheureusement la plus part des (énormes) kangourous que nous voyons sont morts, sur le bas côtés de la route et parfois ils se font picorer par les (ENORMES) rapaces et corbeaux. On croise également quelques émeus et parfois la nuit, on entend le hurlement du dingo au loin (ou alors est ce le caniche de la mamie d'à côtés ? Pour l'histoire nous dirons que ce sont des dingos). La route est longue mais cette immensité est magnifique. Le ciel étoilé la nuit nous émerveille et les couchers et levé de soleil sont tous plus beaux les uns que les autres. Il fait froid (entre 5 et 2° la nuit) mais on ne souffre pas des moustiques ni des mouches qui hantent ces contrées arides en été (même si quelques mouches résistent encore et toujours à l'envahisseur et ont ranimé chez nous des envies de meurtre).
Et un beau jour...
- Ca sent le grillé un peu là non? Ha oui... On s'arrête prés d'un lac, une voiture est sur le parking. Le papy (toujours) qui en sort possède tout l'équipement pour détecter les problèmes es voitures. Il est formel. Notre batterie est grillée, on ne peut pas aller plus loin. Ok donc on va aller dans la ville la plus proche chez un garagiste...
Tenant Creek...
Il faut savoir que depuis décembre il y a une ville qu'on a entouré sur la carte de l'Australie en indiquant au marqueur rouge qu'il ne fallait pas s'y arrêter, c'est Tenant Creek. A l'entrée de la ville une pancarte avec la photo d'un homme. Il a été assassiné dans cette ville et les autorités offrent une récompense à quiconque aurait des informations à ce sujet. NCIS n'aurait pas rêvé meilleur décor. Mais on se résigne, il faudra passer une nuit ici, heureusement dans un camping. Le lendemain, c'est reparti. Robert a sa nouvelle batterie, son nouvel alternateur et transformateur.
Et puis on arrive enfin...
7 jours de route pour arriver à The place to be au coeur de l'Australie: le King's Canyon et le National Park du Uluru-Kata Tjuta (à vos souhaits). Des merveilles géologiques au beau milieu de rien. Le King's Canyon est, comme son nom l'indique, un magnifique canyon ui renferme une oasis de verdure du haut duquel on peut s'extasier sur des levés de soleil époustoufflants. Mais la grande merveille culturelle, spirituelle et naturelle c'est bien cet immense caillou, le Uluru, dont la teinte rouge varie en fonction de la position du soleil. Même les 2° qu'il faut braver pour aller voir le levé de soleil sur cet immense rocher ne nous arrêtent pas, l'émotion est là (et même une petite larme je dois l'avouer). Ce lieu qu'on admire, rempli d'histoires merveilleuses et atroces malheureusement. Cette terre volée aux aborigènes et rendue à quelques conditions par la suite nous livre certains de ses secrets. Le Kata Tjuta (plusieurs têtes) est encore plus mystérieux et plus sacré puisque aucune histoire ne peut être divulguée. C'est une chance d'être ici, d'essayer de comprendre l'essence même de ce pays, de comprendre l'arrivée des blancs (les white fellas) et le rejet de la culture aborigène. Mais en même temps, on aimerait ne pas avoir accès à ce lieux car cela signifierait que les peuples à qui appartiennent ces terres auraient enfin récupéré ce qu'on leur a volé. On s'efforce donc d'admirer, de voir, de ressentir et pas juste de regarder sans comprendre.
Puis nous reprenons la route...
Trois jours cette fois, en direction d'Adélaïde et de Kangaroo island. Sur le chemin, un pneu crevé changé en 10 minutes montre en main par trois Aussie Mate (des papy encore) avec leur bière et leurs chapeaux de cowboy. Qu'ils sont aimables ces australiens ! La route est longue mais au bout du chemin on aperçoit la mer et après tant de jours dans le désert, ça fait du bien!
5000 km plus tard, nous voici donc sur la dernière partie du road trip, le Sud avec Kangaroo Island et la Great Ocean road puis on finira à Melbourne pour vendre Robert (croisons les doigts)
Mais ça, c'est une autre histoire...
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